Isabelle Foucher est décédée en novembre 2011,
Je m’inspire de références classiques et contemporaines.
Les chevaux sont pour moi des individus à part entière
et mon travail porte toujours la signature de ce sentiment.
Voici la manière dont Isabelle Foucher accueillait les visiteurs sur son site.
Puis dans la rubrique biographie, sobriété sans détour :
1973-1976 : Ecole Nationale d’Art Décoratif de Nice
1985-1993 : Storyboarder et scénariste de films d’animations en images de synthèse 3D
Depuis 1995 : Peinture. Le Cheval.
Isabelle Foucher a été repérée à quarante ans, en 1994, recevant le Prix spécial du jury de la revue « Etalons ». Elle a participé au Salon de Saumur. Rapidement elle a été accueillie au Club Uranie à Vincennes et dans un salon à Lonchamp, puis dans la Galerie de Tourgeville, dans la Galerie Eclipse à Paris et dans la Galerie Anabel’s de Barbizon. Concentrée dans son travail, proche des chevaux depuis son enfance, compagnons sensibles et indispensables à sa vie, elle voulait toujours dans sa peinture « être juste tout en laissant une ouverture à l’imagination ». Elle a commencé en réalisant des portraits de cracks de courses, mais très vite elle les a peint en mouvement, osant également les aborder de dos avec une sorte d’aisance évidente. La maitrise et la sureté de son trait lui offraient une habile spontanéité. J’ai toujours entendu Isabelle dire que ses tableaux n’étaient que des études, des recherches picturales, que ce soit à l’huile, au pastel ou en aquarelle. Elle acceptait évidemment chaque tableau en tant que tel, mais ils étaient inévitablement chacun une maille de sa quête personnelle et farouche. En 1996, elle est venue me trouver lors d’une exposition que j’organisais. Elle avait en main deux cahiers : Carnets de croquis – Consultations ostéopathiques du Dr D. Giniaux. Moi qui avais déjà passée tellement de temps à observer Dominique travailler, j’ai immédiatement été séduite par la justesse des mouvements, par la tension du trait et surtout par la faculté formidable de saisir l’essentiel. Je pouvais dire quelle vertèbre Dominique manipulait ou encore ce qu’il cherchait dans sa palpation. L’attitude des chevaux était troublante : une figure sincère de reconnaissance. En quelques minutes je lui ai donné mon accord et je me suis engagée à soutenir son travail aussitôt qu’elle aurait en main une exposition possible. Pour commencer cette série, elle a choisi l’aquarelle et de grands formats. Isabelle n’était pas dans le « faire », mais bien dans la sublimation de ce qu’elle admirait. Elle voulait surtout rendre hommage au praticien, à la technique de soin et à ce nouvel échange extraordinaire entre l’humain et le cheval, sorte de révélation d’une dimension artistique et chorégraphique, une véritable danse encore à l’époque, improbable. Cette proposition inédite du rapport homme – cheval l’a profondément fascinée : « Autour d’eux des hommes et des chevaux attendent. Ils ont froid, ils ont chaud, parlent ou se taisent. Au milieu le quadrupède et le bipède échangent des secrets sur ces charnières qui les relient ou les différencient. Le cheval se cherche dans ses fibres qui ne sont plus celles dont il se souvient, l’homme déploie ses mains. Peindre quelque chose de ces consultations ostéopathiques, peindre ailleurs aussi des chevaux oubliés. Juste pour voir. » I.F.
En 1997 j’ai commencé à présenter ses tableaux dans l’Oise, puis chez Bartabas, au Théâtre Equestre Zingaro, sous le titre : « Le cheval et le langage ostéopathique ». D’autres expositions ont suivi avec passion. Isabelle a toujours cherché et voulu peindre un caractère, une émotion, une intention, une anecdote aussi. Cette année là elle a réalisé l’affiche du Meeting des courses de Saint Moritz. « White Turf ». Formidable tableau. Isabelle m’a beaucoup aidé et conseillé pour rencontrer rapidement des artistes de grandes qualité.
Un jour, peut-être en 2001, nous avons certainement emprunté quelques sentiers d’incompréhensions et nos chemins se sont éloignés. Je garde toujours une profonde admiration face à son travail. Sa peinture est le fruit de son écoute, le reflet de sa sensibilité dans les difficultés de ses exigences. Je suis certaine que les chevaux s’y sont toujours reconnus avec bienveillance. Voici donc ici une série d’études et quelques tableaux.
Bénédicte Giniaux.